Appel revue Profils “Penser en coupe : espace, structure, décor”
Dossier conçu et dirigé par Jean-Philippe Garric et Estelle Thibault
Après « L’architecture au quotidien : regards sur des représentations ordinaires » et « Temporalités et micro-chronologie de l’architecture », Profils, revue de l’Association d’histoire de l’architecture, publiera au printemps 2022 « De la manufacture à l’usine : l’architecture industrielle d’État en France »
Le présent appel à contributions concerne le numéro du printemps 2023
ARGUMENT
Dans le processus de conception, comme dans celui de mise en œuvre – qui impliquent leur parfaite cohérence – le plan, la coupe et l’élévation font système. Pourtant, chacun de ces trois modes de représentation en géométral peut, selon les cas, intervenir de façon autonome et assumer un rôle prééminent dans la démarche de l’architecte.
La description graphique d’une architecture peut se limiter à un plan, qu’il s’agisse d’exercices d’école, ou de la présentation d’un bâtiment emblématique dans un livre d’histoire de l’architecture. De même, l’élévation apparaît souvent seule, considérée comme une préfiguration acceptable de l’apparence d’un édifice. La coupe, en revanche, assume plus rarement une telle indépendance. Elle apparaît comme le document le plus abstrait et le plus hermétique pour les non-spécialistes. Peu utilisée par conséquent comme support de discussion entre un concepteur et un commanditaire, la coupe s’avère néanmoins indispensable pour comprendre certains monuments, comme lorsqu’il s’agit, par exemple, de situer une chambre funéraire, au cœur de la masse bâtie de la Grande pyramide.
Cependant, la coupe, qui rend compte du volume et de la forme des espaces, permet aussi de montrer la logique des structures et de détailler la matérialité du bâti, comme de décrire les élévations intérieures, avec leur éventuel décor. Elle se prête plus particulièrement à figurer certaines architectures, comme les tombeaux étrusques vus par Henri Labrouste : des architectures enfouies aux façades modestes, mais qui se révèlent en coupe.
Lorsque ce dernier passe à l’œuvre, il manifeste un penchant pour les espaces introvertis et, de façon plus générale, pour l’architecture en coupe ; ce mode de représentation devenant alors la matrice de sa conception architecturale, à toutes les échelles du projet.
Car la coupe permet de décrire l’anatomie d’un édifice, ou son implantation topographique – on pense aux grottes, aux villas, ou plus globalement aux architectures de pente – mais aussi de fixer les détails de ses façades. À cet égard, rappelons les considérations de Quatremère de Quincy dans le Dictionnaire d’architecture, lorsqu’il fait du profil – un terme alors synonyme de coupe – et de l’art de profiler le cœur du savoir-faire de l’architecte.
CONTRIBUTIONS
Sans restriction de période chronologique, les contributions présenteront une recherche originale à propos d’une œuvre, d’une démarche, d’une réflexion, où la coupe tient un rôle clé. Ce projet de numéro ouvert à la diversité des professionnels et des étudiants que réunit l’AHA, s’étend aux domaines connexes de l’histoire des arts décoratifs, de l’urbain et l’art des jardins.
Les propositions – résumés de 2 500 signes – seront envoyées à revueprofils@gmail.com avant le mardi 8 mars 2022. Les textes complets avec leur iconographie – 30 000 signes notes comprises, 10 images maximum libres de droits – sont attendus pour septembre 2022.
Les articles seront soumis par le comité éditorial à une double lecture anonyme.